GRENOBLE

AVENIR ET DEVENIR

Le Moulin. 25 septembre 2005

-Pour les Vietnamiens, il y a eu les drames : camps de rééducation, fuite du pays, Quand on a pris la décision de partir, on pensait à l'avenir. Maintenant, 30 ans après, par rapport aux enfants et petits-enfants, il faut faire un travail de mémoire.

-La mémoire, c’est un saut. Il faut de l’arrière pour aller de l’avant. Auparavant, on avait une ligne continue, maintenant les jeunes sont plus en réseau. L’enracinement est moins important ; ils sont plus ouverts, c’est un changement. Ce changement est-il porteur d’avenir ? Le changement du monde me fait un peu peur, mais une fidélité trop stricte va à la mort ; il faut respecter l’esprit. L’espérance est choisie.

- Avenir et devenir : quelle est la différence ? Ma mère est sur son passé. Je dois lui montrer que notre génération n’est pas si mauvaise. Mon avenir repose sur le passé de ma mère.

- Pour moi qui suis non-voyant, l’avenir ce n’est pas la mort, c’est la lumière. La vie, c’est une lumière. Pour moi, l’avenir c’est la vie, et la vie c’est être présent. Par exemple, l’engagement pour les retraités, pour qu’ils aient une vie décente ou pour une orientation européenne des syndicats. En économie, il y a des changements impressionnants comme la délocalisation. Je continue d’essayer d’être présent.

Actuellement, on manque un peu de fidélité.

- Mon avenir est derrière moi. Je peux être actif dans le domaine associatif. Mais il faut savoir évoluer, par exemple sur le plan du travail salarial. La question est de savoir si ce que l’on fait est positif.

- Avenir : le départ à la retraite n’est pas encore tout à fait réalisé. Demande de disponibilité, de liberté.

- J’ai été marqué au Vietnam par un sage bouddhiste : « le passé n’est plus, le futur n’existe pas encore, le présent seul existe. »

Les projets des partis politiques sont à court terme. Notre religion chrétienne est pleine d’archaïsme, mais elle est aussi pleine d’avenir. J’ai écrit mon passé, pour mes enfants, et pour m’en libérer afin d’écrire de nouvelles pages de ma vie. Les jeunes ont aussi besoin du vécu des anciens.

- Les générations précédentes croyaient à la stabilité. Actuellement : peur de l'avenir, incertitude. Ne connaissant pas notre histoire, on ne construit pas l'avenir, on vit dans l'instant. Peur de l'individualisme. La Société s'adaptera doucement, elle devra partager.

Je me réjouis du renouveau chrétien, germes d'avenir, jeunes sensibilisés au partage, à l'injustice. Comment accepter le partage du travail, de nos richesses ?

-L'évolution du monde est un fait. Quel en est le moteur, le but ? L'argent, la technique, ce qui échappe à la raison ! L'analyse de l'Histoire permet une certaine éthique, amorce d'espérance. Les avancées du siècle dernier : lois sociales, syndicats…

- Je suis pessimiste sur mon devenir Je suis très mal à l'aise avec la jeunesse actuelle.

Le fossé entre riches et pauvres s'accroît. Et pourtant, il y a beaucoup de générosité, des signes d'espérance. Faire des choses simples, à sa portée.

Confiance en l'Homme. Confiance en Dieu qui soutient sa création.

-Moments de pessimisme, suivis de moments d'optimisme dans l'avenir.

Grande confiance dans la richesse des relations : enfants, amis… La qualité des relations me porte, et m'entourera toujours. Les moments d'angoisse sont suivis de moments d'espérance.

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