DUNKERQUE

AVENIR ET DEVENIR

Dunkerque. 25 novembre 2005

11 participants.

- L'avenir tourne autour de la fraternité. Hors du travail, qui permet de se situer pas de salut ! On sent que les exclusions ne sont pas seulement liées aux étrangers (voir le problème des populations bretonnes il y a quelques années).

- On constate une plus grande prise en compte de l'écologie. Y a-t-il pour autant un meilleur respect de la nature ? Il s'agit là d'une affaire collective. Il y a creusement du fossé entre pauvres et riches. Les valeurs changent dans la société (enfants hors mariage). Des valeurs nouvelles sont acceptées : nouvelle conception de l'autorité parentale, acceptation des divorcé(e)s (on leur laisse une place).

Il faut continuer à être acteur : dialogue avec les enfants. Savoir fermer télé et radio pour s'écouter et communiquer. Témoigner par des actes.

- Le passage à la retraite aura laissé un temps libre vite occupé. Donc je n’ai pas trop eu le loisir de penser à l'avenir. Il m'est tombé dessus. Quelle que soit l'évolution du monde environnant, il faut toujours et encore témoigner des valeurs qui nous font vivre.

- J’ai conservé le mythe du retour au pays natal sans qu'il puisse se réaliser. La vie est liée aux enfants. On reste côte à côte avec les populations locales. Il faut alors faire un travail de mémoire pour pouvoir trouver une place. Cela amène à participer à des actions ponctuelles en lien avec le pays.

- Ma vie se sera déroulée en trois morceaux : période de formation dans un cadre rigide, période d'activité où l'on essaye de bien faire son métier et la vie de famille, et période de retraite. Mon devenir a alors moins d'importance par rapport aux générations suivantes. Il faut déjà essayer d'avoir une idée précise du présent. L'évolution est de plus en plus rapide, les infos de plus en plus nombreuses et parcellisées. Les évènements qui surviennent sont rarement prévus lorsqu'ils nous tombent dessus. Le "devenir" est difficile à envisager. Y a-t-il un Esprit créateur qui domine et comment l'humanité s'implique-t-elle ?

- Enfants, petits-enfants, arrière petits-enfants. J’ai peu d'implication dans l'avenir et un léger sentiment d'inutilité. La solidarité est plus verbale que réelle. L'œcuménisme est un signe d'espérance. Par contre on remue beaucoup de choses ce qui crée un sentiment de confusion.

- En retraite depuis quelque temps. L'avenir … ? Toujours en recherche de sens. Disciple du père Lebret (économie et humanisme) souhaitant une économie au service de l'homme alors qu'il est une marchandise au service de l'économie. Il s'agit de trouver un autre modèle de société. Nous sommes envahis par les infos. La politique est devenu un spectacle, perte du sens civique. Avenir radieux : terrestre ou céleste ?

- Je suis attiré par la foi comme quelque chose de central. J’ai besoin de prendre ma place dans la société : comme prêtre au travail (en milieu rural, puis en banlieue parisienne). La mondialisation n'est pas une surprise. C'est une chance pour certains dans quelques pays, un risque pour les autres (j’ai constaté la fermeture d'entreprises qui n'étaient pas non-viables). Les échanges culturels sont immenses. Concernant la nature, le discours couvre l'inaction. L'avenir s'oriente vers un partage de l'expérience acquise.

Le problème n'est pas de croire mais d'espérer. La foi sans action est vaine. On voit le besoin de recréer le tissu social. Le suicide de certains est une vraie question car d'autres tiennent dans le même contexte. L'idée de l'homme est celle de Jésus qui a donné ; vivre donc en donnant … et en recevant … faire ce que l'on peut à la mesure de ses moyens.

- Beaucoup d'hésitations sur mon orientation : vie de marin vécue comme une fuite. J’aime être sur l'eau (surtout par beau temps). Difficulté à faire des choix et orientation vers l'enseignement maritime. Décès des parents. Milieu professionnel oppressant et décision de prendre ma retraite : le futur est ouvert.

Je vois d’abord du noir dans les signes de mutation. Perte des repères (domaine politique et économique, … il faut de la croissance). L'Internet permet de faire ce qu'on veut, y compris l'hypocrisie, sauf de se rencontrer. Je suis déçu par l'élection de Benoît XVI bloqué par le dogme. Comment transmettre l'existence de Jésus ? J’ai confiance dans les réflexions porteuses de sens et libres des dogmes (Dalaï Lama, sociologues, psy). Étonné de voir mon fils optimiste (de même que mes élèves). Il est vrai que trop de pessimisme risque de tout bloquer. Étonné de voir que dans le problème des banlieues il n'y a pas eu de mort. La retraite ouvre le futur. Il faut que je lutte contre une vision manichéenne du monde qui m’empêcherait d'avancer.

- Il y a une vie avant et après le décès de mon mari. Je confirme les témoignages précédents sur l'Internet, il permet l'information, mais ne vaut pas une visite amicale. Le souci écologique est un espoir. Je me sens happée par l'accélération des évènements.

Dans une dernière période de vie (ça grince !), on sent une perte de relations avec la famille et la société. Quel peut être notre avenir ? Le sens de l'autre et sa présence fondent l'espoir, et sont une chance.

- Nous sommes d'une génération militante. Que fait la génération suivante ? Elle agit autrement. Dans notre quartier très mélangé, j’ai fait la découverte que Youssef est Français, comme les descendants des Gaulois. Les familles issues de l’immigration maghrébine ou d’Afrique noire ont plus de mal à trouver des repères. Il faudrait creuser la question de l'identité française, avec des origines plurielles. L'intégration des immigrés est aussi liée à la prise en compte de l’histoire coloniale et de l’esclavage.

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