Je pars dans le Vent

 

Je pars dans le vent et probablement vers le néant.

Mais si ce néant s'avérait être un trésor, je me battrais contre les puissances des ténèbres pour faire entendre ma voix, enrichie de cette expérience nouvelle, pour dire la promesse que j'avais arrachée au silence.

Afin que vous sachiez que mon cœur est devenu plus riche, mon âme plus universelle.

Que vous sachiez qu'après, il y a quelque chose, autre chose.

Autre chose qui ne peut être que Dieu, qui est en réalité, vous.

L'homme matériel que nous sommes ne peut l'imaginer, et encore moins l'appréhender.

Mais je me battrais...

Je n'ai pas peur de mourir. C'est le destin de tout ce qui vit, et qui ne vit que parce que la mort en marque la fin.

Mais ce qui me navre, oh combien !, c'est de m'arrêter d'aimer, donc d'être partie de Dieu.

L'important n'est pas tant d'être aimé, d'avoir Dieu dans son cœur, mais d'être le cœur de Dieu.

Ainsi l'amour n'est plus un sentiment égocentrique, mais universel. Il englobe tout autour de soi, et plus que tout autre sentiment, apporte la plénitude, le calme, la joie, le bonheur, la compréhension et la tolérance, mais aussi l'enthousiasme, la rage de vivre.

 

              • n Paul-Emile VICTOR
                1993