Mépris de l’autre – Respect de l’autre ?

Aix-en-Provence, 19 décembre 2007

10 présents

- Je n’ai aucun mépris pour aucun de mes patients.

Mais les gens à pognons «  4X4 », ceux qui battent leur femme, les gens bêtes et méchants.   Ha !!!

 

- L’autre ?  Qu’entend-t-on par l’autre ?  Pour moi, les autres, ce sont les humains en général mais aussi les animaux. Parfois l’autre peut se sentir méprisé.

Exemple vécu : En allant travailler, j’ai pu, sans faire attention, ne pas dire bonjour au chauffeur qui m’a engueulé !  Le soir au retour, lui racontant mes origines et mes rêves d’enfant, je lui ai affirmé que je n’avais aucun mépris pour lui.

Il m’a répondu que je ne le regardais jamais. C’est vrai, j’étais souvent dans mes pensées, déjà au travail !

Je ne peux pas respecter quelqu’un qui ne respecte pas sa parole donnée et les menteurs.

Je plains tous ceux qui se sont arrêtés de fumer et qui reprennent.

Je méprise les jeunes musulmans bien habillés, avec à leur bras des jeunes femmes voilées (en Syrie, cela m’était insupportable ! ).

 

- MÉPRIS – RESPECT : formule trop tranchée.

En Suède, nous avons la social-démocratie : égalité des chances mêlée à une utilité sociale de chacun avec des salaires convenables.

Je n’ai jamais entendu en Suède ce mot de respect, car nous avons l’exigence d’être pareil et correct avec tout le monde. Ne pas mentir, tenir ses promesses.

En France, il y a une société de classe. Le respect n’est pas naturel. Quand je vois une « Nénette » juchée sur ses hauts talons, je la juge. Mais si elle fait quelque chose de bien, je peux modifier mon jugement.

Égalité de traitement : tous les collègues par exemple pourraient  faire remarquer au directeur que celui-ci est mal garé…. Mais c’est difficile.

À un mariage à Syracuse, pourtant dans le même milieu que nous j’ai hésité à embrasser la grand-mère sans dent et habillée en noir. Je m’en veux encore.

 

- Je cherche un autre terme que MEPRIS. Je reconnais que je suis stupéfait de la bêtise (et furieux de sa non remise en cause) de notre femme de ménage, même si ce n’est pas du mépris.  J’ai une grande hostilité (non jalouse) envers tous ces avocats dont je perçois la tromperie, même si je sais que l’on peut être dupe de sa propre bonne foi. Ce que je fais sans doute souvent. Dois-je me mépriser ?

 

- Il y a à peu près 3 personnes que je méprise : Je m’abstiendrai juste de taper dessus.

Qu’ils vivent, qu’ils souffrent, je m’en fous. En dehors de cela, même les types en 4 X 4, même les motards dans le désert, je les respecte.

 

- Je crois que je n’ai pas de mépris même pour les pédophiles.

De la colère plus que du mépris. Quand j’ai rencontré mon épouse, sa famille méprisait le monde en général. Elle me disait souvent : « Tu me fais pitié ou je te plains » et cela m’humiliait.

Elle a évolué !!! Quand elle insulte les autres au volant, elle se dévalue à mes yeux.

Je crois avoir transmis le respect à mes enfants.

 

- MÉPRIS est un terme fort. J’ai plutôt des agacements, des prises de positions. Mépriser c’est se mettre au-dessus des autres. Je crois ne mépriser personne.

Sur la question du RESPECT, c’est un point fort de mon éducation (les parents, les clients). Peut-être que c’est inconscient. Je passe sur certaines choses.

J’ai dû sélectionner mes amis et me protéger des méchants, mais je pense n’avoir jamais rencontré des gens vraiment méchants en tout cas, je n’en ai pas souffert.

 

- Je méprise plus des attitudes (qui peuvent cependant être des faits culturels) que des personnes. Ce que je respecte ?  Les gens modestes qui se saignent pour l’éducation de leurs enfants. Le courage politique. Certains patrons d’industrie même si c’est souvent en fait une source de mépris. Je trouve ma hiérarchie trop faible  et j’attends d’être à la retraite pour leur dire ce que je pense. À l’usine, la femme de ménage met de la bonne humeur.  Et quand quelqu’un lui manque de respect, elle le dit « haut et fort ». J’ai beaucoup de respect pour elle. Les gens qui font don d’eux-mêmes forcent mon respect (ceux qui aident les pauvres, les malades)

 

-  Je ne méprise personne, mais le non respect me met en colère.

Mon père un homme bien, alors que je défendais toujours ma mère, m’a dit : « Un jour tu comprendras, ma fille », mais il n’a jamais rien dit contre elle et j’ai compris plus tard.  Dans le cabinet où je travaillais, quand on ne considérait pas bien un patient, je me mettais en colère. Mon éducation fut rigide : obéir.

Je mets l’Amour en avant, et cela peut faire basculer mon jugement.

 

- Plus que du mépris, c’est de l’indifférence… qui peut être considérée comme du mépris par les autres. Il y a 15 jours, dans ma société, on parlait de changement de chef de projet. Je me suis dit que jamais je ne pourrais travailler avec lui car j’étais loin de l’estimer.

En fait cela ne s’est pas fait. C’était juste une demande. Les vaniteux m’énervent, mais je cherche à voir ce qu’il y a derrière la carcasse. De nature solitaire, je ne suis pas à la recherche de contact et de relation. Je reste dans ma bulle quand les autres ne m’intéressent pas. Je suis surprise que ma fille soit si sensible aux jugements des autres.

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