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QU’EST-CE QUI ME SENSIBILISE DANS L’ÉCOLOGIE ?

OÙ METS-JE LE CURSEUR ENTRE MON BIEN ET CELUI DE LA NATURE ?

Aix-en-Provence, 12 décembre 2016

 

11 présents

 

Ce qui me sensibilise en négatif, c’est le matraquage politico-médiatique qui est bourré d’informations partielles ou carrément fausses. Ce qui me sensibilise en positif, c’est que le mouvement est concomitant avec la démonstration des limites du système actuel, et qu’il peut favoriser un mode de vie plus sage et plus économe. J’ai toujours été économe de mes sous, donc des ressources et de la pollution associée, sauf avec mes voitures anciennes. Je jette peu, répare ou recycle quand je peux. Je modifie cependant un peu mon comportement, en évaluant la justification d’une sortie en voiture ou d’un voyage avant de partir. Je mange bio plus souvent, mais c’est aussi pour moins m’empoisonner. Je revendique un droit individuel quantifié à générer du gaz à effet de serre, contrairement aux limitations et interdictions arbitraires qu’on veut imposer aux citoyens.

 

J’essaye de rester propre à mon échelle, mais je ne fais aucun de mes choix sur des critères écologiques, y compris pour les longs voyages en avion. L’écologie est une affaire globale et politique, pas individuelle. Je ne me sens pas concerné, mais j’apprécie que les constructeurs fassent des produits moins polluants et je regrette qu’il n’y ait pas de débat serein sur le sujet, notamment sur la politique de production d’électricité.

Oui à l’écologie, mais beurk aux écologistes. Je suis écologiste parce que j’ai un peu de civisme. Je ne supporte pas l’information qu’on reçoit, parce ce qu’elle n’est pas honnête.

 

Je suis écolo-chrétienne. Dieu nous a donné la responsabilité de préserver ce qu’il a créé. Ma grand-mère nos forçait à faire des économies ; je trouvais ça triste. Je trouve le discours politique mortifère et culpabilisant. Je me suis occupée de mes enfants et je trouve que c’est un acte d’écologie humaine et chrétienne.

On doit transmettre la planète en bon état à la postérité, mais j’ai dû vivre avec le mode actuel et j’en ai bien profité. Je crois qu’il y a des gens à haut niveau qui s’en occupent, mais je n’en suis pas totalement certain. Je ne vois pas clair sur les décisions qui se prennent et j’en suis gêné. À titre personnel je fais ce qui me semble bon : gestion de la maison, tri sélectif des déchets.

 

Dans mon métier, je me suis intéressée au bio mimétisme et j’ai été passionnée par un auteur qui a décrit ce qu’il nomme des « écosystèmes matures », tels que : l’optimisation plutôt que la maximisation, l’utilisation des déchets comme ressources, acheter local, ne pas souiller son nid. Je trouve que ça manque sensiblement dans notre mode de fonctionnement. Je vois cependant qu’il y a beaucoup d’initiatives sur le terrain et que beaucoup de choses peuvent se faire à partir du bas, des citoyens. Maintenant que je suis retraitée je gaspille moins, j’essaye d’acheter local et saisonnier. Les systèmes de crow funding peuvent aider à développer des économies locales. Je suis séduite, mais je n’ai pas construit de projet pour autant.

 

Notre mode de vie déshabitue le corps aux agressions. J’ai vu des Américains malades à cause de l’eau du robinet. J’ai été 100 % bio jusqu’à 14 ans, puis j’ai refusé le bio du commerce à cause de l’étiquette, mais j’y suis finalement venu. J’essaye de ne pas gaspiller, de ne pas acheter des produits du bout du monde, mais je garderai ma voiture diesel, parce qu’elle a eu la pastille verte à l’achat. J’ai vu un maire très fier du bilan de son expérience de chauffage solaire. En fait le bilan était mauvais, mais son calcul était faux, et il ne le savait pas.

L’écologie été ma vie dès le début sans que j’y mette de nom : hygiène, alimentation, réutilisation d’objets usagés. Dans mon métier, j’ai toujours économisé l’eau, les produits de nettoyage, etc. et refusé de faire tourner la machine à fric. Je pense qu’on peut faire évoluer la société, mais il faut que chacun y fasse sa part. Il faut prendre quand il y a un besoin.

Le discours de l’écologie politique est comme l’ancien testament : « craignez ! ». Il faut casser le clivage « ma propriété / la rue » et devenir (co)propriétaires de la nature, mais rien n’est fait pour qu’on y arrive. L’horreur écologique était pire dans les pays communistes que dans les capitalistes et ce n’est pas mieux dans le tiers monde. Je pense que le cadre politique qui est donné est inapproprié.

 

J’ai eu ma première explication de l’écologie en 1963 : c’était une discipline scientifique particulière relative aux interactions vivant-non vivant. Je l’ai vue disparaître sous une couche politique et médiatique qui maquille les problèmes, charbon contre nucléaire par exemple. L’écologie est éminemment complexe et du domaine scientifique, et la physique ne peut devenir un mouvement politique. La question de l’écologie est d’autant plus importante que la population croît. Né en 1945, j’ai été élevé dans un esprit de consommation et suis devenu un gros consommateur. Mais je commence à infléchir mon comportement, et je pense que mon mode de déplacement en avion n’est pas tenable.

 

J’associe écologie à nature. Je suis désolée de voir que c’est devenu une affaire politique, que la nature est souillée par les déchets. Mon appartement est très éclairé (à l’électricité) parce que j’aime la lumière, mais je ramasse les mégots sur mon chemin de promenade.