MES REPÈRES

Grenoble, 10 avril 2008

11 présents

- Mes repères sont plus des personnes que des textes. Cela a commencé avec l’ancien président du Chili Eduardo Frei, qui avait développé son pays avec une politique sociale. Maintenant ce serait Jacques Delors. Dans le domaine religieux, Philippe Mouy à la communauté universitaire chrétienne, de très bon niveau. Ou l’éditorial de La Croix, par exemple sur la question « que penser des OGM », qui a été très éclairant. La Vie est un très bon repère dans des études ciblées.

 

- J’ai un bon  sens de l’orientation, mais, dans la vie, l’Évangile reste un très bon repère, une référence que je suivrai volontiers.

 

- À 20 ans, j’avais l’impression d’être sur des rails et donc de cheminer sans avoir besoin de repères. Jusqu’au moment où j’ai eu des sollicitations, fait des rencontres au hasard. Je suis sensible aux appels, aux demandes, surtout depuis ma retraite. Si ça marche, j’y adhère, c’est que c’est un bon repère, sinon…

 

- Comment j’oriente ma vie ? Au hasard, je suis un peu dans un tourbillon, surtout maintenant. Exemple mon temps et engagement à la mairie, ça s’est fait un peu par hasard, parce que je trouvais l’équipe sympathique. Pour moi certains lieux sont des repères très forts qui m’aident à vivre, comme la maison familiale de mon grand-père.


 

 

- Il est des repères physiques, de fatigue par exemple. Ils ont changé, et j’essaie de les repérer. Repères historiques, je m’aperçois que j’en ai très peu.

Repères de pensée : René Rémond, la conférence des évêques de France, sans souci avec Ricard, mais maintenant ?

Pour moi, mon mari est un bon repère pour organiser, prévoir, imaginer.

 

- Je me demande si je ne me méfie pas des repères. Par exemple par la lecture de la presse internationale (Courrier International), j’essaie de me faire mon opinion à partir de différents points de vue. Je me méfie des positions tranchées. Je ne me vois pas dans une manifestation.

 

- Un repère pour moi, c’est ce qui permet l’ouverture. En Antarctique, une fois la balise repère plantée, on va pouvoir aller découvrir ce qui existe dans les environs, en étant sûr de ne pas se perdre. Je n’ai jamais eu de gourou ni été partisan d’un seul courant. Dans le quartier, après plusieurs fusillades, je cherche ce qu’il y a de fondamental. Quand quelqu’un me dit qu’il est croyant, je lui demande et j’essaie de lui faire dire qu’il aime son frère. Sinon, qu’est-ce que cela vaut ? Comme repère, j’ai relu la déclaration des droits de l’homme, et bien, c’est pas mal !

La parole de l’Évangile est forte : « ne jugez pas ! »

Le peintre musulman (cf. Patmük, « Mon nom est Rouge ») doit  peindre le monde tel que Dieu le voit : Dieu voit-il les différentes religions, je ne sais pas, je n’en suis pas sûr !

 

- Je ne pense pas qu’il y a eu des personnes qui ont défini notre chemin, mais plutôt défini des limites que des directions à prendre. Dans la vie professionnelle, à chaque fois que l’on a essayé de me faire bouger ou changer de domaine, j’ai perdu mes repères. Je suis méfiant vis-à-vis des majorités et unanimités. Chaque fois que je vois une belle unanimité, je me dis : « méfiance !»

 

- Je ne pense pas avoir de repères, sinon la Règle d’or : ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’il te fasse.

 

- Les repères, je ne sais pas les formuler. Faire face aux situations difficiles. Par exemple si tout chancelle, comment est-ce que je réagirais ? Pour moi l’essentiel est d’avoir un contact, un réseau. Je me demande si je saurai choisir le bon chemin, en cas de coup dur.

 

- Repère, c’est pour moi la culture d’origine. Je relis les textes, les proverbes de mon pays. Sur une carte je lis toujours à l’envers. Repère culturel, la référence c’est mon mari, pour voir comment il réagit. La culture d’origine est un point d’ancrage, les minorités doivent garder leur identité. Par exemple le Laos sera bientôt totalement dominé par Chinois et Vietnamiens.

Des personnes qui m’ont marquée : les petites sœurs de Charles de Foucauld.

*     *     *    *   *