BRETAGNE

LA LIMITE

Plérin, 25 janvier 2015

7 participants

 

 

J’ai grandi en sachant qu’il y aurait beaucoup de limites à la maison (ne pas parler à table, ni rire fort…) puis au collège (belge ) ; rigueur de l’uniforme, et ma sœur, d’un an plus de plus que moi, mais dans la même classe, me posait aussi des limites.

 

Comme prof c’est moi qui posais des limites même dans des problèmes sentimentaux entre jeunes.

 

En me mariant j’ai commencé à franchir les règles de l’Église avec l’accord de mon mari pour limiter les naissances car c’était raisonnable.

 

À la suite des événements tragiques (Charlie Hebdo…) j’ai réfléchi aux problèmes de la violence : qui a le droit de sortir des limites ?

 

Sans mon mari pour discuter, j’ai téléphoné à une amie protestante. Les Brésiliens voudraient que je rentre au Brésil…

 

J’ai discuté avec mon fils à table ; il le fait avec ses élèves car il comprend mieux ce qui se passe en France.

« République », le mot n’a pas sens le d’attachement comme en France.

J’ai mes limites sur la route pour conduire ; pas de boisson alcoolisée, et horaire de jour.

 

Les événements m’ont énormément marqué : Liberté, Égalité, Fraternité qui depuis 1948 devrait être le 1er critère.

 

On a eu beaucoup d’interdits, mais la société permissive ensuite nous a un peu traumatisés : l’Église, les prêtres, les mariages… sans savoir ce qui est permis ou pas.

 

J’ai souvent discuté avec des musulmans. C’est possible, mais le respect est nécessaire. Pour eux Dieu est gendarme ; pour nous, Dieu est Amour.

Il faut tenir compte de leur attachement à leur religion. Pour nous, tout n’est pas permis dans une vie communautaire. Un certain humour est possible. Il y a eu un Islam tolérant.

 

Ce qui compte maintenant c’est l’argent, (très éloigné de la Fraternité).

 

Il y a des limites à ne pas franchir ; respect, attitude de réserve.

 

Il m’est arrivé de provoquer par des paroles qui dépassaient ma pensée, je franchis des limites.

 

Les événements qui viennent de se dérouler ont porté à son comble mon émotion : une limite a été franchie. L’escalade de la violence ne justifie pas le droit d’attenter à la vie des personnes. Je n’ai pas besoin de cadre pour savoir jusqu’où je peux aller.

 

L’humiliation dépasse complètement les limites.

 

Sur le plan des limites ; force physique, jugement, j’ai du mal à déterminer les caps à ne pas franchir.

 

L’âge avançant produit des limites : plus capable des mêmes gestes, plus lent… C’est difficile d’acquérir patience et sagesse ; de savoir débrayer.Des limites aussi dans le vivre seul chez soi : jusqu’où peut-on aller sans aide ?

 

Dans la vie sportive, il est nécessaire de prendre conscience de ce qui est possible.

 

Dans le mariage, il est parfois difficile de garder son calme dans les discussions qui ne doivent pas dégénérer en paroles violentes.

 

Quant aux événements, je ne souscris pas aux caricatures de « Charlie ». Jusqu’où aller ?

Limites supportées sans mal, enfant je n’en souffrais pas et les trouvais normales. Étudiante je me posais des questions et j’ai pris une certaine liberté face aux interdits de l’Église catholique ; est-ce qu’il y a des choses que je considère comme sacrées ?

 

Émerveillée par la solidarité dans le rassemblement : beau mouvement.

 

Reste des questions : la décision de la religion, des prophètes ? Les différentes cultures n’ont pas la même lecture des choses… Se sentir rabaissé, humilié peut être vécu comme un viol.

 

 

Jésus a franchi beaucoup de limites, mais dans le respect des personnes.

Pour moi, après une éducation à la liberté qui est passée par beaucoup de limites jusqu’à l’âge adulte, j’en suis venue à une grande liberté de penser et de choisir quand c’est possible.

 

J’ai manifesté et approuvé la manifestation en nombre, toutes tendances confondues. Je comprends que les musulmans civilisés se soient abstenus, apeurés. Tuer doit être un interdit absolu. Mais l’humour doit rester respectueux des personnes.

 

La limite est avant tout une ligne qui détermine une étendue, le pouvoir, le savoir. L’atrocité… Il y a des limites à tout.

 

Paul aux Corinthiens a dit : « Le temps est limité… »

 

Il y a aussi la limite d’âge : je me sens limitée dans mes mouvements.

 

Je trouve que ma Foi aussi a des limites : quand tout va pour le mieux, je trouve Dieu formidable, mais quand ça va moins bien, je doute de beaucoup de choses.

 

L’actualité de ces derniers jours a montré l’atrocité de certains actes et nous a laissés meurtris. La violence a des limites ! On peut dire que la limite est franchie…