Toulouse et Pays basquE                                        

Compte rendu de la réunion du 16 novembre 2019 sur le thème :

 

Quels sont les changements que je constate et qui m’interpellent ?

 

 

1-J’ai des difficultés à communiquer par Internet. Ça m’intéresse, mais je suis larguée, dépassée. Je suis réfractaire au web. Je ne suis pas dans mon siècle. C’est mon mari qui fait tout ce qu’il y a à faire, comme, par exemple, la déclaration d’impôts.

 

2-Tout le gaspillage, ce qui est stocké et non distribué, ça me choque énormément. Sans ce gaspillage, on pourrait satisfaire beaucoup de gens qui n’ont rien. Il y a une forme de partage qui a disparu. J’ai besoin de me changer moi-même.

Suis-je capable de m’adapter ? Le premier de tous les changements, c’est de me changer moi-même.

 

3-Ce qui me frappe, c’est l’accélération du changement. Notre petite fille de 24 ans se sent complètement déphasée par rapport à son frère de 16 ans. Elle ne comprend pas l’univers de son petit frère.

Le changement qui me déstabilise le plus, c’est l’instantanéité. Quand j’étais jeune, les amoureux s’écrivaient sur du papier, avec de l’encre, et attendaient impatiemment la réponse. Aujourd’hui, on est instantanément au courant de ce que font tous les copains. Il n’y a pas de temps pour réfléchir, pour décoder.

Quand j’étais jeune, je voulais changer la société. Le chef iono de TA24 était membre du Front National. Nous avions la même analyse des dysfonctionnements de la société, mais des conclusions diamétralement opposées. On ne peut pas changer la société en changeant les structures. Il faut changer les hommes. Or, le seul homme que je puisse changer, c’est moi-même, alors, au boulot ! Ce qui m’aide beaucoup, c’est la proximité des jeunes, parce qu’ils m’aident à me remettre en cause.

 

4-Dans le changement, il y a deux paramètres : le temps et la mémoire. Tout change tout le temps. On désire parfois le non-changement : « ô temps, suspends ton vol » (Lamartine). On est partisan du non-changement quand on est heureux.

Pour moi, l’église catholique est un modèle de non-changement. Or, s’ils ne changent pas, ils vont disparaître.

 

5-Je ne suis pas gênée par les changements. Je suis curieuse, avide de l’évolution aujourd’hui. J’ai le choix d’accepter ou non tel ou tel changement, sans suivre les modes. La foi et la croyance, c’est constant chez moi. On ne peut pas arrêter le temps, mais suivre l’évolution avec discernement. Stagner, c’est reculer ; ma liberté, c’est choisir les changements qui se présentent. Mais il y a une dégradation des valeurs. J’ai peur qu’on finisse par se taper sur la gueule.

Il y a des changements au niveau éthique qui me dérangent beaucoup.

 

6-J’aurais aimé naître plus tard pour être plus proche de toutes ces nouveautés et mieux y participer.

 

7-Il y a deux changements : ma naissance et ma mort – un passage. Entre les deux, il faut vivre.

 

8-Ce qui me perturbe le plus, ce sont les changements dans les rapports humains : « tu n’es pas au courant ? Pourtant, je l’avais mis sur tel ou tel réseau social. »

Sur Skype, on n’a pas les mêmes conversations. On se dit beaucoup plus de choses au téléphone.

Dans le voisinage, il y a ceux qui sont facilement et ceux qui sont très accessibles.

Chez ma grand-mère, il y avait toujours des invités impromptus à table.

Des évolutions qui me choquent :

- le mariage homo, ça devrait s’appeler autrement

- le « baptême » républicain – pourquoi « baptême » ?

- l’envie d’enfant

 

9-Changement sur moi-même. Je me croyais flexible, ouvert. Je n’ai pas ouvert les yeux quand il le fallait. Maintenant, il y a beaucoup de choses qui partent dans tous les sens. Je regarde les autres, faire. J’essaie de décrypter. Pour moi, il faut que ça décante. Il y a des exemples positifs partout. Ça progresse. Aujourd’hui, 10% des surfaces cultivées en France sont en bio.

 

10-La plus grande partie de ma vie est derrière moi.

Maintenant, je regarde les évolutions positives.

Nous faisons l’expérience d’une épicerie solidaire et sociale dans la commune. Ça commence par les commandes sur le portail WhatsApp, mais ensuite on se parle et on s’entraide. On aide des producteurs locaux car ils ont un débouché dans cette épicerie. Un jeune agriculteur a obtenu un crédit grâce à l’engagement d’achat de 150 personnes. Il y a une demande de participation active des gens. La solidarité qui s’est créée est énorme.

 

11-Le changement, on le subit. On n’a pas le choix. Les nouvelles technologies, c’est pratique, c’est utile, mais est-ce qu’on le veut ? Au fur et à mesure, il faut tout changer. On oublie les rapports humains.

J’interviens à l’école, après le goûter. Il faut les « mots magiques » pour entrer : « bonjour ». Si on n’insiste pas, ça disparaît. « C’est tellement simple, de vivre simplement !

Les enfants sont confrontés au changement avant d’être éduqués.

Au jardin, on ne va pas changer le temps qu’il fait ! Changer, mais pourquoi ?

L’homme de Cro-Magnon, peut-être qu’il voulait tout changer !

La société crée le besoin. Est-ce qu’on vit mieux, plus heureux que nos grands-parents ?

12-Le changement me bouscule. À 83 ans, on a du mal à suivre. Au Pays Basque, ça évolue dans le bon sens. Il y a 32 AMAP, des coopératives qui fonctionnent avec le local, un tissu d’échange local, une monnaie locale. On revient à une agriculture plus raisonnée.

Il y a un établissement de développement de l’économie locale qui est passé devant la COB il y a 35 ans ; depuis, 4000 emplois ont été créés.

Ce qui me bouscule : dans mon enfance, Dieu était naturel. Aujourd’hui, le monde est sécularisé ; Dieu n’est plus nécessaire. Le doute me travaille, mais il paraît qu’il fait partie de la foi !

 

13-Ce qui me dérange le plus, c’est le changement de comportement des jeunes : la dégradation du bien public par les gamins (pillage des fleurs communales, porte du gymnase défoncée), la disparition du respect pour l’enseignant, les comportements agressifs. Comment agir par rapport à ces problèmes de comportement ?

 

14-Le changement n’est pas fait pour me déplaire. Dans ma carrière, c’était stimulant, particulièrement dans le domaine scientifique. Il a fallu qu’on me pousse pour mon changement professionnel, mais, finalement, c’était pour cela que j’étais fait.

Par rapport à ce qu’ont vécu nos parents et grands-parents, je préfère vivre maintenant.

La vitesse du changement me dérange davantage. Il faut se faire aider.

Il y a des changements terribles : mon grand-père a vécu trois guerres ; mon père était dans le maquis. Nous venons de vivre 70 ans de paix, mais le terrorisme est très inquiétant.

Le changement climatique était déjà détecté depuis longtemps, mais ça s’accélère et on va dans le mur.

 
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