Aix en Provence

Compte-rendu de la réunion du 18 novembre 2019 sur le thème :

Sur quoi ai-je ou n’ai-je pas changé

Y a-t-il un changement personnel que je souhaite ou que je redoute ?

 

10 participants

 

Mon fond de personnalité n’a pas changé, mais mon comportement social oui. Très mauvais quand j’étais jeune, il s’est amélioré pendant ma période d’activité professionnelle. Aujourd’hui je fais moins d’efforts mais je les focalise en essayant d’améliorer ma relation avec ma famille et les amis choisis. Mes domaines d’intérêt ont changé après la retraite, de la technologie et l’industrie à la société. J’aime faire des exercices comme quand j’étais enfant, mais mes études sont focalisées sur des sujets citoyens : le climat, la sécurité routière, etc. J’ai toujours des crises d’intolérance, mais elles ont changé de cible. Quand je suis face à une personne d’ethnie ou de confession différente je dois d’abord me débarrasser du fatras de clichés culturels associés pour avoir une relation neutre. Ça n’existait pas quand j’étais enfant. Je sens une dégradation de mes facultés physiques. Je le tolère bien, tant qu’il n’y a pas de saut important. Je vois aussi qu’à situation de stress égale, l’impact sur mon ressenti est plus intense.

 

Il y a des changements radicaux, comme le fait de devenir grand-mère après avoir vu une échographie d’embryon que j’ai dans un premier temps pris pour une tumeur. Un temps déboussolé car ma fille n’était pas mariée, tout s’est résolu quand j’ai eu le bébé dans les bras. Le déménagement a aussi généré un stress, pour retrouver mes affaires et de bons commerçants. En revanche, je n’ai pas été stressée pour la paroisse, et j’y ai retrouvé des marques et des relations, lesquelles m’ont permis de relativiser ma situation. Il y a aussi des changements insidieux : je redoute de perdre la vue ; je vois le côté négatif mais aussi des opportunités d’avancer. J’ai peur de la souffrance, mais pas de la mort, car je sais qu’il y a quelque chose après.

 

Je n’ai pas l’impression d’avoir beaucoup changé. Je pense à la gestion de ma fin de carrière, qui se profile compliquée du fait de mon âge. Les salariés comme moi voient les protections s’affaiblir, avec risque de perte de statut et de revenus. Je suis surpris de m’inquiéter alors que je suis dans le confort. J’ai espoir dans les technologies qui permettront de conserver ou retrouver jeunesse et santé.

 

J’ai changé, en dégradation, sur la forme physique et intellectuelle et sur la mémoire. J’ai beaucoup changé sur ma foi : d’abord athée, puis croyant avec évolution constante, mais pas catholique. J’ai cru en la démocratie et la fraternité, mais ça décroit très vite. J’espère que les français ne bloqueront pas devant les changements. J’ai peur que l’histoire se répète, en particulier le retour du fascisme. J’ai l’espoir de mourir en bonne santé. Ça a failli m’arriver et je crois qu’il y aura une bonne nouvelle. Je redoute la maladie d’Alzheimer.

 

J’ai bien vécu mon changement de statut (retraite), même si je serais volontiers restée dans le précédent. Je pense avoir acquis, grâce au temps libre, un mode qui me nourrit spirituellement. Le statut de grand-mère représente le franchissement d’un cran dans la généalogie, et procure une belle relation avec les petits enfants. Je redoute la dépendance, bien que ce soit une bonne leçon pour l’orgueil. Je redoute aussi l’isolement ; j’y inclus les relations à travers les moyens électroniques. Je ne vois pas de bénéfice à l’immortalité.

 

Je sens augmenter mes déficits en mémoire à court et moyen terme. J’ai été athée au départ sans le savoir, puis anticlérical ; ça s’est atténué et je me sens aujourd’hui ‘athée de culture catholique’. Mon principal problème du moment est la religion musulmane qui me cause une angoisse de l’avenir. Vivre dans ces conditions ne sera pas intéressant.

 

Je pense ne pas avoir vécu de grands changements, mais plutôt des ruptures : la mort de notre fils, le déménagement à Aix. Je n’étais plus l’épouse de monsieur, mais mon mari était l’époux de madame et c’est une évolution voire une révolution : Je commence à craindre d'obliger mes enfants à une présence plus soutenue. Mes petits enfants sont adultes, ils ont leur vie et donc plus distants. Je suis née catholique, je suis devenue chrétienne, avec prise de recul par rapport à la religion. Je me sens de plus en plus déphasée et désemparée face à l’évolution du monde : les manifestations, la GPA, l’éthique, Me too,…Je ne comprends pas mais je ne suis  pas pessimiste pour le futur.

 

Je suis né avec un optimisme humaniste, puis j’ai déchanté et je suis déçu en voyant la montée du fascisme. Je deviens fataliste. Je ne m’oppose plus violemment, ni en gestes ni en paroles. Je ne sais pas si c’est de la mollesse ou de la sagesse. Je reste fidèle dans mes amitiés, même avec celui qui m’a fait beaucoup de mal. J’ai peur du dépérissement physique et, parce que je vis seul, de l’accident de santé. Je crois à l’existence d’une vie après l’actuelle mais j’ai peur du passage et du jugement. Mes relations aux autres ont changé : avec mes nièces qui sont devenues individualistes et branchées. Avec les gens de mon âge, elles se sont raréfiées. Elles sont restées avec des gens plus âgés, mais je veux faire partie de l’humanité, pas d’une tranche.

 

Un changement subi a été l’accession au haut de la pyramide après les décès rapprochés de mes parents. Je me suis faite à ce changement, mais pas à celui du travail, et je me botte les fesses pour le dépasser. Je ne vis pas ma retraite avec bonheur. J’accepte bien les changements bio et écolo ; je l’étais déjà naturellement dans ma jeunesse. J’avais peur de la mort. Je ne l’ai plus mais je ne sais pas pourquoi. Il y a une chose qui ne change pas en moi, c’est le goût pour essayer des choses nouvelles.

 

Je sens un changement physique et cérébral, mas je le supporte bien et je ne regarde pas comment ça pourra évoluer. Je ne suis pas satisfait de l’évolution de la société. J’ai grandi à une époque où tout était possible et j’ai l’impression d’avoir été abusé par toutes les promesses de progrès et d’égalité. Ça heurte mes idéaux et ça m’arrive à un moment où je suis sorti du système. Le rêve a tourné au cauchemar.

 
What do you want to do ?
New mail