AIX EN PROVENCE

Réunion à Aix du 16 12 2021 sur le thème:

Que deviennent mes savoirs, mes acquis, mes croyances dans un monde en mutation ?:

11 personnes en mixte, zoom pour certains, autour d’une table pour les autres.

 

Concernant mes savoirs, il est certain que ça diminue, la raison en est qu’il n’y a pas de grands changements (chiffres et production de chiffres) et que mon statut de retraitée ne m’incite pas à fréquenter les congrès et des lieux d’actualisation. Paresse ? Non, pas une perte, mais il faut du temps…
Concernant les acquis, il y a développement lié aux révolutions technologiques (album photo numérique & partageable), je suis ravie de vivre ça, c’est un mouvement historique. Ce que j’ai appris des autres me fait apprendre sur moi, j’écarte ce qui me gêne (la bêtise), et j’ai la chance d’enrichir mon quotidien.
Pour ce qui est des croyances, je le résume en une formule; liberté, égalité, fraternité et tolérance, même si tout est sujet à interprétation. Par exemple, nous avons été traités de fascistes parce que nous avons demandé le « passe sanitaire » pour entrer dans la cathédrale le 12 pour les fêtes de la sainte Lucie. Je donne pour des ONG et des associations. Les mouvements violents tels « Les Gilets jaunes » ou les anti-vaccs, le trumpisme me donnent envie de quitter la France, mais je m’accroche à certaines valeurs.
Pour les savoirs, la mémoire me joue des tours (cf. un article anti-nucléaire sur le tritium), mais j’apprends encore, par exemple sur le télescope à infra-rouge.
En ce qui concerne les acquis, en 2015, après les attentats, j’ai cherché à lire le Coran pour comprendre. En résumé, il n’y a pas de soucis, grâce aux femmes, mais je suis inquiet à cause des extrémistes.
A propos de mes croyances, constance entre 14 & 18 ans, puis j’ai évolué vers plus de simplicité. Je me fous des miracles. On ne vit pas seuls, les Anciens m’aident. Depuis Jésus de Nazareth, on sait que la vie continue après la mort. On aura une belle surprise, même si croire n’est pas savoir.

Je suis un homme neuf après avoir été opéré de la cataracte des deux yeux. Pour les savoirs, dans les études et la partie technique de mon métier, j’ai eu de la perte mais aussi des acquis. Du point de vue scientifique, les connaissances s’altèrent, il peut y avoir des controverses, mais le tout reste solide et riche, ce sont des valeurs sûres. En histoire, je suis des émissions, je lis des bouquins, la base scientifique évolue, s’améliore, se précise, même s’il existe des négationnistes. Ce qui me permet de comprendre le monde, ce sont des comportements, c’est fondamental.
Je déplore que de nos jours, on ne puisse plus rien contester, je trouve cela insupportable. Les acquis? Bof. Quant aux croyances, il y a deux catégories, la foi en Dieu, avec une continuation après la mort, pas de complexes à avoir. Dans la vie courante, dans la société, on peut avoir des certitudes; j’essaie de m’autocritiquer pour vérifier, j’ai des difficultés à échanger, ce qui génère des frustrations. Par exemple le secret défense (50 ans) à cause de la pandémie qu’on vit, fait qu’on n’aura pas de réponses parce que les infos sont « filtrées ».

Concernant la « gourmandise », pas d’évolution ! Pour les savoirs, entre la mémoire et l’intérêt, ça baisse, parce que je trouve que tout n’en vaut pas la peine, que l’évolution est très rapide, je ne me tiens pas au courant. Pour ce qui est des acquis, je suis loin de mes savoirs initiaux, bien que ce soit une base qui me permet de m’adapter, d’évoluer. J’ai beaucoup travaillé sur le terrain, ai managé des équipes, des projets.
En technico-commercial, c’est surtout l’adaptation aux comportements, l’analyse des situations et le fait de créer des liens, la curiosité, et l’humilité. Savoir demander de l’aide permet d’avoir accès aux infos. Pour ce qui est de la technologie, je survis pour pouvoir me débrouiller.
Concernant la famille, ce fut un apprentissage complet avec un modèle réduit, pension, fille unique…il a fallu que je m’adapte. Pour les croyances, mon éducation religieuse ne m’a pas convaincue, c’est tardivement que j’y suis revenue, après un échec professionnel qui m’avait blessée. La spiritualité (≠ de l’Eglise) m’a permis de prendre du recul, c’est la perception que l’on fait partie d’un tout, d’une chaîne. Je crois à la vie dans l’Esprit, j’évalue les situations, malgré les blocages. Je trouve qu’il y a beaucoup de jugements, des postures, mais si on se décentre, ça les balaie. Pour ce qui est du sociétal, pas d’évolution, je reste sur la famille traditionnelle avec les référentiels connus.

Savoirs/acquis, avec S.., ça fait bien 20 ans qu’on est des geeks en informatique et que la simulation me passionne. Je dépanne beaucoup mon épouse (ou pour la connexion Zoom !), j’ai gardé mes connaissances, même s’il y a des efforts à fournir. En mécanique, changer des rotules ou des biellettes de voiture ne me pose aucun problème, j’en ai toujours fait avec mon père il y a plus de 40 ans. Voiture, bateau, moto, c’est une sacrée économie.
Je trouve qu’on vivait dans un moule avant et qu’il y a plus de respect et de diversité. Je viens de recruter un Anglais qui vit en Espagne. On aurait dit que sa présentation tenait du théâtre, mode bizarre pour nous.
Le monde ne change pas, c’est moi qui vieillis. Dans mon boulot, je suis en fin de carrière, je suis le plus âgé dans l’équipe, mais c’est fantastique, je transmets mon expérience (acquis, savoirs) j’ai la chance d’apporter quelque chose comme jamais. Les valeurs de transmission et d’expérience me motivent, les jeunes sont plus collaboratifs, (≠chef et les équipes).

Concernant mes croyances, je suis issu d’une famille juive et d’une éducation chrétienne, pendant 30-40 ans, je ne me suis pas senti concerné, sauf peut-être pour Noël! Il y a forcément quelque chose après, ce serait débile de se faire suer sur Terre pour terminer en poussière. Je crois à quelque chose, à Dieu à ma manière. Je veux garder ma liberté de pensée, même si c’est iconoclaste, je m’en fous. L’espérance en 1968 des communautés, de la fraternité ont fait long feu. Je ne crois plus en l’homme.
Pour ce qui est des acquis, j’ai suivi la formation de véto, dans une famille qui compte une dizaine de médecins ; Cet après-midi, on m’a encore demandé d’établir un diagnostic !
Mon premier ordi (sous DOS 6.0) en 1995 montre qu’on est dans un monde en mutation. J’ai appris à faire fonctionner tout ça, pour la simulation (le geek!) j’essaie de me tenir informé parce que ça me plaît !
Coté profession, pas d’évolution. La plongée a connu une évolution fantastique à la fin des années 80 par rapport à ce qui se faisait avant (Shadocks, scaphandres et pompage) et qui était dangereux !
Pour ce qui est des connaissances, la technique ça va, mais tout ce qui est la mode, acteurs, chanteurs, réseaux sociaux ne m’intéressent pas.

Concernant les savoirs, je ne sais plus grand-chose. Dans notre maison de montagne, nous avons vidé les « saletés » accumulées depuis des lustres. (mes cours de fac, j’avais tout oublié !). Les notions à retravailler, on en perd. Mais au Trivial Poursuite, je suis plutôt bonne (grâce au jeu des 1000 francs !) et les petits-enfants apprécient que je fasse partie de leur équipe.
Les acquis, ce qui se fait avec les pieds et les mains - tricot, vélo, crochet,-je les ai gardés, même si je ne m’en rends pas compte au quotidien. Pour les acquis, je garde l’idée que le café se prend au salon, pour se poser un moment. On s’adapte aux situations quand on est issue d’une famille de commerçants.
Côté croyance, je ne sais pas, mais je cherche! Suis-je une bonne croyante? En tout cas, je suis une bonne chercheuse en religion. Mais je n’aime pas les gestes qui sont vides de sens pour moi, comme me mettre à genoux. Je cherche à rester debout, même dans la difficulté. J’ai balayé beaucoup de choses pour revenir à plus de simplicité et je me remets en cause. C’est libérateur de rester en alerte, ça me met dans plus de vérité par rapport à moi et aux autres et à Dieu. Je crois en l’homme, même si je suis malmenée, dans une rencontre en vérité, on arrive à se comprendre.

Pour les connaissances, la techno, que j’ai quittée il y a peu, ça évolue très vite. On sent qu’il y a des orientations (hydrogène, nucléaire) mais je ne suis pas au point là-dessus. J’ai peur d’être baratiné par les politiques, on sent qu’il y a des orientations. La puissance des lobbies génère une « pollution », par exemple le nucléaire, le Covid. Il n’y a pas de contestation possible, ce sont des dictats imposés.
Concernant le sociétal, on a eu des acquis mais qui sont remis en cause et je ne suis pas certain qu’ils perdurent pour nos enfants ou petits-enfants. Je continue à être choqué par la redistribution des richesses, il y a une disproportion de plus en plus conséquente et une iniquité qui en découle au quotidien. Je me sens impuissant face à cette situation, contre le poids de ceux qui se goinfrent (subvention d’état dans une start-up pour le pdg ?). Il va falloir travailler les problèmes éthiques parce qu’il n’y a plus de recadrage possible. Côté foi, il y a une force supérieure, Dieu, un culte qu’on lui rend, mais qui est différent de la pratique. Je crois en la Nature humaine, même si l’homme est capable du pire comme du meilleur, c’est un combat et je reste optimiste.

J’ai un problème avec les pingouins, mes opinions évoluent selon les témoignages précédents, c’est une super thérapeutique! Dans mon domaine, la médecine est un savoir embêtant parce que 50% des connaissances sont remises en cause tous les cinq ans. Ça m’intéresse toujours mais je ne touche plus ma bille en rhumatologie à cause des progrès. Concernant les connaissances scientifiques je ne les ai pas maintenues, je souffre de baisse de mémoire immédiate et de problèmes d’anxiété.
En ce qui concerne mes croyances, je croyais fermement être athée, sauf que depuis quelques années, j’ai un problème avec Dieu, même si c’est un faux problème, une recette littéraire. Je suis un athée de culture chrétienne, c’est difficile à définir.
J’aimerais encore pouvoir m’intéresser à la physique quantique sans rien y comprendre. Est-ce de la modestie ou de la prétention? Je suis retombé sur un bouquin de J.-P. Champier, je le relis, je ne comprends plus rien. Concernant l’évolution de ma pensée profonde et de mon gâtisme, je n’ai plus de discernement. Je suis un vieillard sans moustache et donc sans réflexion. Pour ce qui est du partage des richesses et de l’évolution sociale, l’accroissement entre pauvres et riches n’a pas beaucoup évolué, 30% des plus pauvres le sont moins proportionnellement.

Je n’aime pas ce fauteuil devant l’ordinateur(imposé par le mode de réunion de ce soir), on se croirait au tribunal de l’inquisition, ça ne m’inspire pas. Pour ce qui concerne les connaissances, j’ai été très bien formée à l’université, on n’avait pas le temps de développer tout le programme, donc les profs nous avaient donné une méthode pour répondre dans n’importe quelle situation, c’est une très bonne préparation à la mutation !
Ça m’a aidée sur plein de postes que j’ai occupés, particulièrement dans le domaine de la communication. Aujourd’hui, j’ai deux réunions hebdomadaires sur la physique quantique. Mon bagage personnel est ce qui m’aide à m’adapter. Pour ce qui est des acquis, tout ce que je fais reste, ce sont des expériences que l’on a assimilées.
Pour la foi, c’est très personnel. Il y a ce que j’ai reçu dans mes gènes, par ma famille, mes ancêtres et j’ai cherché à transmettre ce que j’avais reçu à nos enfants et qui m’avaient teintée (origines, religion, opinions…) pour qu’ils soient libres. Il n’existe pas de vérité de ce qui est bon ou pas. La liberté, c’est rompre et faire ce que l’âme ou l’instinct me disent de faire et qui est bon.

Connaissances : j’en ai perdu une partie irrémédiablement, à cause de la réforme des maths dites modernes. J’en ai conçu un blocage sévère, malgré un esprit logique. J’adore l’histoire, et j’ai encore entendu une émission sur la dangerosité de la plongée avant les années 80, avec l’histoire du Tubiana (un bateau dont le trésor a été récupéré par les Tommies de façon peu loyale autour de 1923).
Pour ce qui est du vélo, du ski, j’ai besoin d’un temps de réadaptation, mais ça roule. Pour l’écriture d’icônes, même si je ne suis pas douée comme papa ou mes grands-parents, j’ai confiance.
Concernant mes acquis, ils reposent sur mon éducation, la vie, mon époux, mais ils peuvent évoluer. Par exemple, ma mère disait qu’on ne prenait pas de repas à la cuisine, et depuis que nous habitons à Saint Chamas, nous y prenons quasiment tous nos repas.
J’apprends à me détacher de ce qui se fait ou ne se fait pas. A la chorale, j’ai remplacé la dame qui confectionnait les feuilles de messe et qui n’avait pas cessé de me critiquer, jusqu’à ce que je tombe malade et que je lui demande de l’aide; malgré son aspect bourru, elle s’est intéressée à moi, a pris de mes nouvelles, et les relations sont bien améliorées. Idem pour Acadomia, le caté, les icônes.
Côté foi, mes croyances étaient formatées, ça a évolué vers plus de foi et moins de croyances; c’est une rencontre avec Quelqu’un qui cherche à m’édifier. Je sais qu’il y a une vie après la mort, j’ai déjà des relations avec mes grands-parents et d’anciens disparus. Je ne déconsidère pas les traditions. Je crois qu’en avançant, grâce à des rencontres qui m’édifient, je me rapproche de l’essentiel.