AIX EN PROVENCE

Réunion à Aix du 10 janvier 2022 sur le thème:

A qui se fier ? (dans ce monde en mutation)
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7 participants autour d’un délicieux et roboratif dîner et 3 par zoom.

 

J’écoute sur France Info « le vrai du faux », quand des journalistes reçoivent une info, ils vérifient auprès d’experts, mais remontent auprès de la direction de la chaîne pour validation finale ! Quels sont les critères retenus ? Quand j’étais petit, on n’avait pas besoin de tout ça. Peu de gens vont à la source.
Souvent je trouve sur internet, il faut être précis et distinguer le titre et le contenu d’un article. Ça demande d’être exigeant vis-à-vis de soi-même et de ne pas être fainéant.
La saturation des média par le seul Covid ou le décès des frères Bogdanov ou d’autres sujets non prioritaires est anormale, ça ne me nourrit pas, d’autant plus que les sources scientifiques sont peu abondantes.

Je commence par répondre à l’inverse : de qui se méfier ? Mais d’abord de ma mémoire (défaillante ?) un axiome : « il y a la même proportion de tarés et d’imbéciles dans toutes les sociétés humaines, même par exemple chez les savants reconnus, type Prix Nobel ! » .
À l’époque où je travaillais, « mon » milieu scientifique était très sérieux. Aurait-il changé ? Tout résultat mesuré était écrit avec une « fourchette d’incertitude en + et – ». Aucune publication officielle ne pouvait être faite sans vérifications par nos pairs, suivies d’un feu vert donné par un « Comité de lecture ». Pour être plus concret : un professeur publiant « ses » résultats dans le journal Le Monde aurait été, ipso facto, viré de son organisme de Recherche ! Pas de polémique svp ! Ce récent exemple, connu de tous, est simplement donné ici pour confirmer l’axiome de départ de mon témoignage !

Un exemple : un ponte reconnu comme spécialiste de la glaciologie, que je fréquente, qui utilise sa renommée pour lutter contre l’électricité nucléaire, domaine qu’il ne connait que par les « on-dit », il vaut mieux s’en méfier. Pour moi, idem pour tous ceux qui, croyant savoir, ancrés dans leurs certitudes, affirment leur vérité sans afficher le moindre doute. Avec la pandémie, on peut constater qu’ils sont devenus très, trop nombreux !
De même qu’un avocat n’est pas au service de la vérité, mais doit défendre son client avec et par tous ses moyens, parce que c’est son rôle, de fait un journaliste qui cherche le scoop, et pas forcément le vrai, qu’il ignore d’ailleurs très souvent ! Donc je me méfie, en comparant les infos de différentes sources.
Je me méfie des « faibles », sans esprit critique, qui par exemple suivent la Mode, même quand elle est absurde, telle que celle des tatouages (qui font mal, coûtent chers et nuisent à la santé), ou encore les « Blue-Jean » achetés neufs plus chers que les normaux, pour jouer les pauvres quand on est riche !

A contrario, je peux me fier à presque tous ceux qui doutent, qui ont le courage d’affirmer qu’ils ne savent pas, ou qu’ils n’en sont pas sûrs. Ainsi les divergences de points de vue entre les scientifiques, sont pour moi très positives, elles me prouvent leur qualité de sérieux.
Enfin il y a des données (souvent exprimées en pourcentage) qui ne peuvent mentir, comme le nombre de « non vaccinés » en réanimation, confirmé par tous les hôpitaux, ou le nombre de morts de la Covid en France (en 2 ans > 125 000, quand même !).
J’ai pourtant encore entendu récemment que « le virus n’existe pas » , ou « Bof, ce n’était qu’un petit rhume » , ou encore plus souvent « le vaccin ne sert à rien », de la part de négationnistes qui veulent faire oublier l’Histoire : celle de la variole, de la poliomyélite, de la rougeole, des Typhoïdes A et B, Diphtérie, Tétanos … j’en passe, mais sans oublier la rage, et le premier être humain vacciné et guéri par PASTEUR … sans aucun recul !
PS « Nous ne sommes plus contaminants depuis le 29/12/21 » , parait-il. ? Si nous ne sommes pas en « présentiel », en sacrifiant un bon repas amical, c’est uniquement pour « éviter d’en rajouter » à la flambée actuelle de la pandémie, et par solidarité avec nos soignants (car ils en bavent, pour nous tous !).

La confiance, je ne l’accorde pas d’emblée, elle est dure à gagner, facile à perdre. Par exemple les média ou les politiques ne m’inspirent pas confiance, trop de contradictions ou d’affirmations péremptoires. On fait souvent dire n’importe quoi aux chiffres. Tout dépend du contexte, des hypothèses. Et puis il y a toujours des biais dans ma propre perception parce qu’il est humain de porter plus d’attention à ce que je crois. Les vrais débats aident à réfléchir, à se forger une opinion, mais souvent ils ne durent pas suffisamment longtemps pour qu’un sujet soit creusé (cf Public Sénat).
J’ai confiance en mon époux, même si ça me pèse parfois. Je lui reconnais une grande droiture d’esprit. Mais ce n’est pas facile d’avoir confiance en tout sur tout. Où est la vérité ?
On vit une époque dont une des caractéristique est la déferlante d’infos. Difficile de discerner et d’exercer un esprit critique. Je tâche de garder mon avis de libre-penseur en me faisant confiance.

Concernant les politiques, ils se font de la pub, je ne me fie pas au gouvernement.
Concernant les amis, ça dépend desquels. Mon ami de Manosque était médecin homéopathe, cultivateur. Lorsque son épouse a eu la tuberculose, il l’a soignée avec des plantes, résultat, elle a atterri chez un médecin allopathe. Mais je les écoute toujours avec beaucoup de respect parce qu’ils ne disent pas que des conneries, il ne ment pas, il parle avec ses tripes et il est en accord avec lui-même.

Il y a deux volets, la vie quotidienne et ce qui concerne une compétence spécifique. Concernant la validation des compétences, nos professeurs de fac nous avaient conseillé de lire, de rechercher et de profiter des rencontres. Pour la céramique, le spirituel ou les réparations (mon mari, pour celles qui ne pressent pas !), je m’adresse à qui est compétent dans son domaine, à mon beau-père pour le pragmatisme.
Pour moi-même, j’écoute tout le monde, puis je me fais confiance et n’en fais qu’à ma tête, grâce à mon instinct, mon sixième sens, mon premier ressenti.

J’ai confiance en ma famille, enfants, époux, ils sont toujours bienveillants même si les opinions ne sont pas identiques.
C’est un thème qui me plaît beaucoup ! Je me fais d’abord confiance à moi ! Grâce ou à cause d’expériences passées, d’une enfance difficile, même si je suis consciente de risquer de me tromper. Faire confiance aux autres, c’est un boulot ! Même dans des situations compliquées, il y a des solutions. Je les puise dans les écrits, principalement les romans, Tolstoï, Romain Rolland concernant les parcours de vie.
Dans le boulot, j’avais tendance à faire confiance aux gens intelligents, aux supérieurs hiérarchiques ouverts, aux personnes de qualité, qui forcent l’admiration, inspirent confiance et gratitude. J’apprécie l’esprit de justice, d’équité. Ce n’est pas toujours le cas en famille.

Il n’y a pas de vie sans confiance. Et comme je n’ai pas vécu de trahison dans mon enfance, école, pensionnat catholique, famille de commerçants (derrière la caisse à 10 ans !), on m’a fait confiance d’emblée. J’ai mis plus de temps à me faire confiance. J’ai confiance en la médecine, sans tomber dans la naïveté, je m’informe, pas sur les réseaux sociaux, via La Croix- La Vie, ouverts à la pluralité d’opinion, et j’accepte de ne pas avoir d’avis sur tout. La parole de l’autre m’aide à me décentrer jusqu’à comprendre l’autre, sans peser sur son opinion. Côté politique, c’est la grande débandade, pour le vote, j’e tâcherai de mettre au centre les problèmes pour l’avenir de mes enfants et petits-enfants. L’école est là pour développer l’esprit critique et vivre en confiance.

A qui me fier ? A mon épouse, (même s’il peut y avoir entourloupe !), à ma famille, mes parents, ce sont des gens sur lesquels je peux compter et qui ne me trahiront pas. Je demande des conseils, j’écoute les recommandations.
Côté boulot, j’ai toujours pris les avis d’experts dans les domaines que je ne maîtrisais pas. Face à la complexité d’un projet, l’humilité est bonne conseillère. J’ai apprécié des gens intelligents, compétents, clairs et transparents. A la fin, ça s’est gâté, il y avait plus de fourbes, de carriéristes, de manipulateurs, de gens qui passaient avant l’intérêt général ; ça m’a coûté.
En ce moment, il me semble que le Covid, c’est pareil, c’est l’arbre qui cache la forêt ou le champ de mines, la gestion calamiteuse du gouvernement, j’éprouve un sentiment de profond malaise. Je me sens hyper manipulé, par une grande partie de la classe politique.

Se fier : même racine que foi, confiance, qui me connaît.
En qui j'ai confiance ? En quelqu'un qui me fait confiance, qui est bienveillant, qui m'édifie. Rarement en quelqu'un qui me ressemble. Quelqu'un de calme, qui raisonne, pas trop bavard, qui sait prendre du recul, qui n'est pas égoïste, voire qui s'oublie, qui a le sens de l'écoute, qui est délicat, qui n'est pas dans la main
du Malin. C'est très bien décrit par Stéfan Zweig dans Conscience contre violence.
Camus : Un homme, ça s'empêche. (Le premier homme, 1960, publié par sa fille Catherine en 1994, éditions Gallimard) Apprendre à vivre et à mourir, et pour être homme, refuser d'être Dieu. L'homme n'est qu'une chance infinie, mais il est le responsable infini de cette chance.

Par exemple : mon mari, sauf pour les choses folles, les fantaisies, les lectures. Mon papa, sauf pour les sujets ayant trait à la santé. Un copain de Saint Chamas est en chemin, avec son épouse, pour devenir diacre. Il nous a invités à l'église pour l'ultime étape avant l'ordination.
Pourtant, il sait que je n'ai pas remis les pieds à Saint-Léger depuis que j'ai changé de paroisse à cause de ce qui tient lieu de curé et de l'attitude de l'archevêque qui a préféré sacrifier d 'autres prêtres et diacres, dont Albert & Isa qui ont été déplacés, plutôt que de prendre une décision humainement et chrétiennement juste ; mais j’irai !
Mon amie Corinne est devenue mon professeur d'icônes. Je sais qu'elle m'édifie et me fait confiance. Quand je lui parle d'un malaise, quelque chose que je ne sens pas, elle discerne toujours, pas en fonction d'elle, mais de Dieu. Et elle a toujours le mot juste.
Une autre amie, pas religieuse du tout, voire anti-religions, m'a fait un cadeau samedi, sans s'en douter, ni s'en rendre compte. (enfin si, quand elle a vu ma réaction) L'an dernier, son mari a perdu sa mère, elle a perdu sa marâtre, et tous les deux ont dû vider les maisons et partager les souvenirs, ce qui a été extrêmement douloureux.
Elle n'a quasiment rien pris pour elle, parce que les meubles qui lui plaisaient n’attiraient pas ses propres enfants, mais des neveux, à qui elle les a laissés sans peine. Elle a récupéré une comtoise, pas pour l'objet, mais pour son histoire, sa symbolique, une affaire de dette qui ne pouvait être honorée et qu'elle va transformer en bahut pour verres à pied ! Et puis elle a récupéré des « bondieuseries » pour Dame Tartine et moi. C'était dans un sac avec des inscriptions russes.
Quand j'ai pioché l 'icône de Saint Raphaël, j'ai été stupéfaite. Ça fait un an que je cherche un modèle et que je ne trouve rien qui me corresponde ou qui m'appelle ! Il n'y a pas de hasard.

Le père M . Je me suis rendue compte que je ne connais pas grand-chose de lui, de ses goûts, non parce qu'il cultive un quelconque secret, mais parce qu'il ne se met jamais en avant. Il cherche d'abord à servir Dieu le mieux possible grâce à ceux qu'Il met sur sa route, et fait fleurir les talents en les relevant. C'est quelqu'un qui édifie.