AIX EN PROVENCE

Réunion à Aix du 18 octobre 2021 sur le thème:

Une expérience humaine dont j’ai envie de vous parler
:


8 participants

 

Poussé par un élan personnel, ma conjointe et des amis, j’ai organisé une rencontre des anciens de ma promotion d’école, 50 ans après notre première rencontre, lors de notre intégration en 1971. Le projet risquait d’être un flop, car beaucoup d’anciens étaient disséminés, sans contacts avec les autres, pour certains injoignables, et leur parcours inconnu. De plus, nos locaux de l’époque (école, maison des élèves) étaient inaccessibles. Un autre risque venait des écarts de réussite professionnelle, de patrimoine, d’état de santé et d’éventuelles inimitiés tenaces. Ce que nous avons vécu a été une rencontre de gens qui ne se reconnaissaient plus physiquement, abordant l’autre en disant: ‘t’es qui toi’ et entamant une discussion comme s’ils s’étaient quittés la veille. Près de la moitié de la promotion était là, avec épouses et tout a contribué à la prééminence de l’humain dans la rencontre, Beaucoup de témoignages d’émotion ont été exprimés, pendant et après.


Une expérience qui me revient souvent en mémoire: lors d’un trajet vers un concert au bord de la mer, un groupe de 3, deux femmes et un médecin cheminent au bord de l’eau. Les deux femmes regardent avec insistance deux beaux hommes qui se trouvaient à 50 mètres sur la plage. Puis l’un d’eux se rapproche de l’autre et place sa bouche contre la bouche de l’autre. Le médecin comprend qu’il s’agit d’un malaise et appelle les secours. Une fois les sauveteurs arrivés et le malade remis sur pied, celui-ci a remercié le médecin en passant devant lui.


Une expérience qui me pose question : J’ai eu des moments où je me trouvais en difficulté énergétique et toussais beaucoup. Mon amie énergéticienne m’a dit que j’étais dans une ‘énergie de mort’ et m’a fait dire ‘je choisis la vie’, ce qui m’a été très difficile. Il m’a fallu 15 minutes pour y arriver et à ce moment, j’ai senti l’énergie des autres qui me portait. J’ai un questionnement sur le refus d’aide à une personne en besoin de lien social, du fait de deux expériences récentes dans mon association d’entraide: (1) une personne un peu ‘psy’ qui recherche du lien plutôt que du travail et me pompe mon énergie. C’est la première fois que je refuse une aide, alors que je lui sers de bouée. (2) Une autre personne, alcoolique, avec qui je risque l’enlisement.

Pour moi, ça a été de retrouver en vrai un cercle d’amis (de simulateur en ligne) après la période de restrictions sanitaires. Je suis très impressionné par l’énergie et la synergie développée et par la continuité et l’ambiance et les discussions tenues malgré le temps passé et les changements vécus. Au travail, j’ai été impressionné également par le déploiement d’énergie lors de retrouvailles sur la côte avec des collègues étrangers. Suite à un problème subi par leur père, mon épouse et sa sœur ont renoué après des années de silence et se sont parlé comme si rien ne s’était passé et sans se demander pourquoi il y avait eu rupture. Ça serait impossible dans mon cas.

Quelque chose qui a permis de corriger un aspect de ma personnalité: Ma mère ayant eu un bébé mort issu d’un père autre que le mien, je me suis trouvé dès ma naissance être le nombril du monde. A l’école normale, que j’avais choisie pour quitter le cocon familial, mais cocon toujours, j’ai eu avec une femme mure et veuve ma première liaison, dans laquelle je me suis beaucoup investi. Elle m’a viré au bout de 3 mois car petit con nombriliste: Il y a eu d’abord stupéfaction (quoi, me faire ça, à moi ?), puis déception, mais ça a permis d’atténuer mes défauts de naissance et devenir fréquentable. Ma relation avec cette femme a été ensuite une relation de camaraderie normale.

La maladie: c’est une expérience humaine qui aide à s’en sortir vivant. La présence de mon fils dans le personnel médical a probablement aidé, mais j’ai trouvé une infirmière coordinatrice attentive, précise et complète dans sa présentation du processus de soin, et humaine. J’ai vu aussi une psychologue, qui a beaucoup parlé et m’a dit quand mon fils nous a rejoints : ‘vous êtes restée sa mère’. Ça m’a donné de l’importance et a ôté la sensation d’isolement dans cette grande structure. J’ai aussi été soutenue par les amis et la famille, et le fait d’être en couple a beaucoup aidé. J’ai mesuré le poids de la relation humaine.

Résumé du témoignage, par le rédacteur du CR. (Le témoignage complet est disponible à l'aide du lien) :
Après avoir opéré notre très jeune fils d’une tumeur cérébrale particulièrement difficile et de sombre pronostic, le chirurgien a dit: ‘La tumeur était encapsulée, j’ai pu tout enlever, gardez espoir’. J’ai partagé avec mon épouse un moment intense de félicité, de plénitude totale, expérience jamais revécue par la suite. Comment ai-je pu être aussi heureux avec ce que je savais? Frédéric LENOIR propose un témoignage, que je fais totalement mien: « Au milieu des grandes peines, j’ai éprouvé de profonds moments de joie. Un sentiment décidément très mystérieux, qui peut cohabiter avec la plus grande souffrance, et même nous aider à la supporter. Accueillir la joie au milieu des peines nous fait vivre pleinement. La joie est nécessaire quand règne la souffrance. Elle nous fait ressentir avec force la puissance de la vie, au cœur même de sa dimension tragique. C’est l’un des sentiments les plus puissants que l’on peut connaître. ».

La lecture m’endort très vite, même celle de Tintin, mais les livres de Cousteau me fascinaient. Astronautes et plongeurs me fascinaient tout autant. J’ai eu la révélation de ma passion en stage de voile en Corse où le directeur, plongeur renommé qui avait connu Cousteau, m’a fait plonger deux fois en me laissant une grande autonomie. Incrédulité! Bien qu’il y ait eu un incident à la deuxième plongée, j’ai suivi un stage de plongée complet l’année suivante. Durant des années, j’ai eu l’impression d’être dans le monde des explorateurs.