BRETAGNE

Réunion de septembre 2021 à Landevennec sur le thème de l'année;:

Vivre dans un monde en mutation

 

Vivre, bien sûr cela me concerne mais à partir de mes propres mutations naturelles qu’entraîne l’âge. Ne pas nuire à la création en ce qui me concerne me fait prendre la même attitude par rapport aux autres et à la nature. L’écologie m’intéresse depuis longtemps bien avant que ce soit reconnu , mais sans parti politique qui recèlent trop d’orgueilleux , d’envieux , de menteurs .
Mes achats de la production locale sont majoritaires et les distances parcourues en voiture, très revues à la baisse / essentiellement sur la commune, très bien pourvue : bio coop, marché, petits magasins : tout ce qu’il faut pour deux. La sobriété me va aussi très bien dans les loisirs (1 h de qi gong et 1 h de danse bretonne par semaine) Pas de télé mais le journal le matin.
La mutation qui me met en difficulté c’est l’envahissement du numérique dans les démarches administratives ; les visio conférences, fatigantes, épuisantes ; je préfère la lecture.
L’aide précieuse dans ces temps, c’est l’amitié et la foi en J.C. ; ma fortune quand tant de gens sont démunis sur beaucoup de plans Je suis très intéressée par la lecture « des chroniques du temps de peste » de François Cassingena Trévedy . Je le trouve vraiment inspiré, même si cela bouscule,
Ce que j’aimerais voir muter c’est la médecine dans ce qui lui manque souvent de préventif ; le médecin devrait oser dire à son patient ce qu’il sent d’erroné dans son « régime ».
Les mutations font partie inhérente de la vie, mais demande de réfléchir aux choix possibles,


Vivre, ce n’est déjà pas facile. Garder sa personnalité, c’est la garantie de l’adaptation à son environnement qui mute lui-même, comme les virus,
Comment je vais réagir ? Cela dépend ; si c’est un asservissement cela peut être insupportable.
Les effets « mode » dans des comportements sont difficiles à accepter. Déjà en Terre Adélie, y être
avec l’objectif de distraction ne me convenait pas : Voyager ? Oui mais en participant à la vie du monde, sinon j’étais en résistance. Bouger mais en comprenant. Le moteur peut être de se mettre en posture différente
C’est compliqué d’être à l’écoute. Pourquoi cela mute ? Ne pas se mettre en frontal ; c’est accepter de bouger dans ses aptitudes et d’exister dans ce monde mutant. Nécessité de bien définir ses conservatismes et voir comment combattre. Interroger la norme et la normalité de la différence : « çà existe » comme disait J.V. Il y a ce qui est normal et ce qui est normé.
La vie spirituelle ? On ne peut dire Dieu de la même façon au XXIème siècle qu’au XIIIème. Je suis en capacité d’accepter d’autres façons de dire et de voir Dieu et de me libérer de certains schémas
Vivre avec les freins que l’on a en nous et se libérer de la perte de conforts ...Les jeunes que je fréquente me font bouger : ils acceptent les différences. En politique locale des jeunes ont secoué le cocotier ; très bien, sans s’occuper des partis. C’est très vivifiant.


Il y a toujours des mutations. Dans le travail avec les enfants c’est très différent d’il y a 20 ans . Des formations sont nécessaires pour les accompagner ; ils sont toujours en mouvement, en manque d’attention ...En réponse on peut être soit braqué, soit laxiste. Les parents également sont différents de ceux du début de ma carrière. J’essaie d’aller vers eux ; il faut les rejoindre. Internet et les réseaux sociaux ont accéléré le phénomène ; les parents doivent protéger leurs enfants des écrans mais ils sont crevés par le travail et la pression dans tous les domaines. C’est dur pour des jeunes parents ; je ne les juge pas ; c’est très compliqué de vivre avec les mails : « il t’a été envoyé …. tu te débrouilles » Ce monde met des gens à part ; trop de sollicitations . J’essaie de m’accrocher en me disant : « si je n’y arrive pas, ce n’est pas grave ».
Nos enfants ne se posent pas les mêmes questions que nous. J’ai l’impression qu’ils sont plus centrés sur eux mais en même temps il y a des choses à prendre chez eux ; par exemple se donner du temps et prendre soin de nous.
Dans la religion il y a des choses qui ne mutent pas assez
Rien ne me choque, si cela n’abîme pas l’homme. Nos enfants sont attachés à Landévennec où ils trouvent une ouverture sur l’homme mais ne sont pas attachés à la religion.


La mutation du monde est perpétuelle ; Nous sommes des mutants permanents. Elle nous fait et nous anime de l’extérieur et de l’intérieur car le monde est un lieu d’échanges et de relations. J’ai pris conscience que tout est lié et d’une extrême fragilité, donc un lieu de mutation.
L’écoute a son importance, or on n’arrête pas de se couper la parole ...L’écoute profonde est la vocation du moine qui doit développer cette faculté ; « écoute et tu parviendras » dit la règle de St Benoît.
Heureux de vivre dans ce monde une stabilité en mouvement .J’ai toujours aimé ce monde
Ma veine artistique m’a aidé : Arts plastiques et musique. Une artiste m’a fait entrer dans ce monde contemporain et j’ai eu la chance de connaître un vrai musicien qui m’a formé à l’écoute, sans que je sache au début où cela menait : « Il y a quelque chose que tu n’as pas compris » … Cela permet de s’ouvrir.
Dans la vie monastique certains aimeraient la figer alors que nous sommes dans un lieu d’ouverture ; Dieu est en mutation permanente ; Il faut discerner par l’écoute pour choisir ensemble.


Vivre dans un monde en mutation : Comment sortir du conditionnement ? Comment laisser émerger la vie ? Comment me mettre au monde dans la vie ? Comment laisser la place à l’intuition ?
La vie est un cadeau.
J’ai souffert de marginalisation. Le discours que je perçois c’est que vous avez des sécurités d’engagements
La circulation de l’amour, de la relation qui fait trace de la présence de Dieu au monde.
Je peux être frustrée au niveau de mes attentes ; blessée par des conditionnements qui n’étaient pas les miens.
La foi me rend plus tolérante par rapport à moi-même et aux autres ; pour moi c’est cela le soin
afin d’émerger à soi-même dans les mutations.


Les choses violentes ont des conséquences violentes et l’on s’en prend pour un certain temps.
Actuellement le gros problème c’est l’environnement et la balance entre économie, protection, production … c’est une marche en crête
Crise aussi de la démocratie...les limites … l’autocratie …
Certaines mutations se vivent au jour le jour (Voir la politique avec la Turquie et les mutations du pouvoir) et le radicalisme dans les remises en cause.
Sur le plan sociétal on remarque un individualisme forcené, En visitant les grottes de Lascaux, j’ai repensé qu’autrefois hors de la tribu tu mourais.
Dans les familles, sans tolérance, il n’y aurait plus de transmission possible
Dans les professions où il y a des jeunes, on voit des anciens déroutés ; il faut croire aux jeunes.
Accueillir l’autre comme son égal.
Fragilité face aux réseaux sociaux ; ce sont les enfants qui nous dépannent ; mais la population la plus fragile sera face à quoi à l’avenir ?
Il faut quand même garder un esprit positif ; on a vu les peurs pendant le covid ; C’est important de garder l’esprit agile et de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide !


Face au climat et aux dégâts (inondations, incendies ...) je pense vivre autrement, mais comment faire ?
L’évolution familiale est énorme Je vois des couples homosexuels avec des enfants bien élevés ; çà fonctionne ... donc, être attentifs et accueillants.
De plus en plus individuel chacun veut être libre mais comment protéger les autres ? Je crois qu’il faut rester ouvert et écouter. Il y aura du mieux même si ce n’est pas comme avant.
La messe demande un effort. Pendant le covid, j’ai allumé la TV et ai trouvé l’émission religieuse très bien.
La mission de la Mer a été un ancrage lors de nos déménagements.
Nos enfants sont attentifs aux autres même sans religion.
On verra bien ; avançons !


Je fais partie du monde en mutation. Elle est permanente mais cela va de plus en plus vite. Je suis effaré par ce que les jeunes maîtrisent et suis à côté de la plaque. Par rapport au tél. portable, je reconnais son utilité mais je ne m’y intéresse pas. Je suis déconnecté des nouvelles techniques, tout va trop vite. Dans les conversations je ne suis pas toujours ... je ne fais pas l’effort.
Issu d’une famille très catho avec beaucoup de « religion » conservatrice ; 2 frères ont été prêtres suite aux pressions du collège. Maintenant « ouf ».
Les mutations apportent aussi du bon quand elles facilitent le travail mais elles n’ont pas apporté que du bon dans la vie à bord, même si la pénibilité a diminué : les équipages étaient plus nombreux et l’ambiance plus vivante .


En me rendant compte de ce qui changeait (en1978 au Havre) avec certaines évolutions de plus en plus on n’avait plus rien avec les marins.
Puis résidant à Vannes, des chrétiens venaient à la messe à Ste Anne d’Auray et petit à petit presque plus personne …
Avec le covid les gens ne venaient plus en nombre suffisant ; les repas ensemble ont été supprimés ; ce qui était important avait disparu ; il n’y avait plus rien à faire.
Cela correspondait avec un changement de lieu pour moi et je n’avais plus de lien qu’avec le lieu où j’habite.
De moins en moins de monde dans les églises de Vannes et l’impression que je ne pouvais plus servir. Comment va-t-on pouvoir reprendre les choses ? Trouver ce qui est bon dans nos vies et ce que l’on peut faire ensemble, avec d’autres.


Il y a les mutations très personnelles qu’il faut accepter ; c’est assez nouveau pour moi donc cela m’occupe.
On parle de l’âge de nos enfants, des grands adultes en pleine ascension professionnelle et … affectives .
Je trouve que nos enfants ont eu une chance d’avoir des parents comme nous (soixante huitards)
Ils n’ont pas eu comme nous besoin de la révolte à l’âge de l’adolescence .
Pendant ce covid : discours opposés … désinformations … Incroyable de se faire traiter de complotistes alors que les gens sont inquiets.
Communications tél. et maltraitance = mon combat à venir
Il y a un clivage énorme.