TOULOUSE – PAYS BASQUE

VIE, SOCIÉTÉ, DÉMOCRATIE

Tournay, 25 et 26 mars 2017

 

13 présents

 

Nous sommes partis, dans notre tour de table, sur une déclinaison des sous-sujets suivants :

 

Engagement citoyen :

- Nous relevons globalement combien, dans le contexte actuel, il est important de nous exprimer par le vote. Plus qu’un droit, c’est un devoir. Nous devons honorer les hommes et les femmes qui se sont battus pour acquérir ce droit, et en faire usage pour nous exprimer. Notre choix est un engagement à soutenir une personne qui exprime des opinions que nous partageons, et nous aurons à rester solidaires lorsqu’elle prendra des options que nous ne partageons pas totalement. Rester vigilants et perspicaces dans de telles situations sera d’autant plus difficile que les médias, toujours présents, savent, par leurs moyens de communications, nous déstabiliser.

 

- Nous sommes plusieurs à regretter que le vote « blanc » ne soit pas encore pris en compte comme un vote à part entière, ayant un vrai sens politique.

 

- L’engagement citoyen, c’est également l’engagement pris dans les différentes associations auxquelles nous participons. Ce sont des engagements dans lesquels nous nous sentons utiles, nous pouvons être reconnus.

- Toutes ces associations représentent notre société : elles ouvrent à un travail participatif, sont environ 130 000 en France, donnent du travail à 180 000 salariés et rassemblent 1 3000 000 bénévoles.

 

- Nos amis basques soulignent l’importance de la désobéissance citoyenne, dans leur participation à la COP 21 et comment les membres de l’ETA, qui rendent leurs armes officiellement le 8 avril 2017 aux autorités de l’État, n’ont jamais été entendus depuis les 5 dernières années, durant lesquelles ils n’ont cessé d’œuvrer pour la paix et le désarmement. Dans le mouvement « Alternativa », les jeunes veulent prendre leur vie en main là où les politiques n’y arrivent pas.

 

- L’espoir des Basques, tant français qu’espagnols, est de voir leurs « prisonniers » revenir dans les centres pénitentiaires proches des familles, car des éloignements de 500 à 1 000 km sont des punitions supplémentaires inacceptables, rendant parfois les visites impossibles. Par cela-même la loi n’est pas respectée. Une lettre a été envoyée au président F. Hollande pour commuer les peines à perpétuité en peine de 30 ans. Les prisonniers ont déjà effectué 27 ans. Actuellement, ces mouvements pour la paix et les regroupements de familles interpellent beaucoup de monde, y compris le maire de Bayonne.

 

- Notre regard sur la société devrait être positif, et se tourner vers des informations comme celles données par des émissions et journaux tels que Carnet de Campagne.

 

- Nous abordons le sujet également par la vie de proximité, de bon voisinage. Il est important de voir tout ce qui est entrepris de façon positive autour de nous. L’exemple de l’émission radio Carnet de campagne souligne toutes les entreprises qui donnent sens à la vie, aux engagements citoyens. Toutes les relations de fraternité, d’accueil, de bon voisinage sont autant d’étapes de liberté et de respect. Lors des inondations, des personnes en difficulté ont été aidées par le voisinage pour quitter puis réintégrer leur maison. La voisine, seule, qui n’a qu’une visite par jour ne peut se repérer dans sa vie sans celle-ci. On n’en parle pas assez. Nous ne deviendrons et resterons libres que si nous acceptons et respectons la liberté des autres. « Ma liberté s’arrête là où commence celle des autres ». Il est important, pour cela, de rester à l’écoute de chacun, d’accepter chacun, dans ses différences, sans jugements rétrécis sur nos connaissances personnelles.

 

- Le lien social est indispensable pour vivre en bonne entente dans son quartier, dans sa ville. Pour aboutir aux bonnes relations, l’esprit d’hospitalité et de fraternité est à vivre et développer le mieux possible.

L’histoire suivante nous donne un exemple pour réfléchir : « Une histoire juive montre un rabbin qui demande à ses étudiants :

- Comment sait-on que la nuit s’est achevée et que le jour se lève ?

- Au fait qu’on peut reconnaître un mouton d’un chien, dit un étudiant.

- Non, ce n’est pas la bonne réponse, dit le rabbin. Alors, comment le sait-on ?

Quand nous regardons un visage inconnu, un étranger, et que nous voyons qu’il est notre frère, à ce moment-là, le jour s’est levé. »

 

Violences et religions

- Nous sommes tous en accord sur le fait que les violences que nous voyons surgir au nom de Dieu, n’ont aucun rapport vrai avec les religions, et les « croyants » ne se retrouvent souvent pas dans ces actes de violence.

- Ces phénomènes de guerre ont eu lieu dans toutes les religions, et il est important de garder la tête froide pour éviter les amalgames et les fausses images, susceptibles d’engendrer racisme et violence au quotidien, la ségrégation de groupes ethniques dans les villes.

- Rester très attentif aux autres, dans le respect le plus profond des origines et des différences dans les éducations reçues, c’est ce qu’inspirent à l’un d’entre nous les partages avec son gendre, péruvien. Même si le fond est commun, la rencontre peut être difficile.

 

Laïcité

- La laïcité est une très bonne chose. Elle n’a de sens que si chacun devient apte à vivre sa vie sans devenir provoquant pour autrui. Alors chacun devient libre et tout le monde peut vivre ensemble. La laïcité n’est pas une religion. Le non-sens est d’opposer laïcité et religion.

- Combien sommes-nous à être confrontés à des prises de décision importantes, avec des personnes de confessions et d’opinions différentes ? Mais, au bout de la discussion, quand une décision est prise, d’un commun accord, cette décision est solide et prend toute son efficacité.

 

Éthique et moralité

- Si chaque scandale accroît la transparence sur les faits et gestes de nos représentants, l’acharnement médiatique déstabilise les citoyens. Qui a le droit de faire quoi ? En fonction de quoi ?

- Bien sûr, toute généralisation devient négative, et tous les hommes politiques n’ont pas des attitudes répréhensibles. Les aspects négatifs sont tellement soulignés qu’il est parfois impossible de penser que des aspects positifs existent. Il est parfaitement anormal que la tricherie devienne une forme normale de la vie, sous prétexte que : « les autres le font », sous-entendu : nos représentants politiques. Il ne faut pas mettre tous les politiques dans le même sac. La démocratie est belle, fragile, il nous incombe d’en prendre soin.

 

Écologie globale

- Notre terre est vivante. Si nous la respectons, elle pourra nous nourrir. Si nous continuons à l’exploiter comme nous le faisons, elle mourra, et nous avec. Il n’est pas de grandes choses à mettre en place, il est un devenir de petites choses quotidiennes de respect de toute chose, de tout individu, de tout vivant.

- Une discussion à bâtons rompus a fait suite à ces échanges, et nous nous sommes quittés, en prenant date de notre prochaine rencontre, en novembre 2017, en Minervois.